Jean Michel Atlan

(Constantine 1913 - Paris 1960)

Issu d’une famille judéo-berbère, Jean-Michel Atlan naît à Constantine en 1913. Il quitte son Algérie natale en 1930 pour Paris où il entreprend des études de philosophie à la Sorbonne. Une fois installé à Montparnasse, il dit être « ensorcelé » par l’endroit et commence alors à peindre. Tout en préparant l’agrégation, il enseigne la philosophie au lycée de Laval puis à Condorcet jusqu’en 1941, avant d’être révoqué par le gouvernement de Vichy du fait des lois antisémites.
Engagé dans la Résistance, il est arrêté pour actes de terrorisme le 9 juin 1942 et incarcéré à la prison de la Santé. Simulant la folie pour échapper au peloton d’exécution, il est interné à l’asile de Sainte-Anne pendant deux ans.
Quelques mois après sa libération en 1944, il publie un recueil de poèmes, Le Sang Profond, qu’il illustre et présente sa première exposition à la librairie-galerie de l'Arc-en-Ciel, rue de Sèvres. Il y présente une figuration à tendance expressionniste, peuplée de formes animales. En 1946, il fait la rencontre décisive du peintre Asger Jorn. Proche du groupe CoBrA, il oriente sa peinture vers l’expressionnisme abstrait et consolide son style personnel dans un Paris en proie au débat sur l’abstraction. À partir des années 1950, Jean-Michel Atlan, considéré comme un des membres les plus importants de la « Nouvelle Ecole de Paris »,  jouit d’une reconnaissance tant en France qu’à l’international. Il expose alors ses œuvres tant dans les galeries d’art comme la galerie Charpentier à Paris ou la Kaplan Gallery de Londres, que dans les musées, en 1957 notamment, au palais des Beaux-Arts de Bruxelles ainsi qu’au musée d’Antibes.
Atteint d’un cancer foudroyant, Jean-Michel Atlan meurt dans son atelier de la rue de la Grande Chaumière le 12 février 1960. Dès 1963, son œuvre fait l’objet d’une rétrospective au Musée national d’Art moderne de Paris.